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Le mobile film festival – Chronique France Info du 30 janvier 2014

Le Mobile film festival, dont France Inter est partenaire, présenté dans « Histoires connectées » du jeudi 30 janvier 2014, la chronique de Claire Leproust dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.

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La chronique écrite : 

Claire Leproust : En place depuis 9 ans, le mobile film festival est donc revenu. Le principe est simple, les réalisateurs amateurs ou professionnels sont invités à poster un film d’une minute filmé avec leur téléphone portable. 50 films sont alors sélectionnés et tous mis en ligne sur le site du Mobile film festival.

Olivier Emond : On imagine que comme c’est un festival, il y a un prix d’un jury.

C.L : Oui, il y a en fait deux prix, celui du jury présidé par JP Jeunet, le réalisateur de Délicatessen et Amélie Poulain entour d’auteurs, réalisateurs, producteurs et comédiens. Le meilleur film gagne une dotation de 15 000€ apporté par BNP Paribas pour financer son court métrage.

Il y a aussi le prix du public, chacun peut voter pour les films qu’il préfère et contribuer à faire gagner un film dont le réalisateur percevra 3 000€ de dotation financé par ULULE, la plateforme de crowdfunding, c’est à dire de «  financement par dons des gens ». Il faut préciser que le prix du public est encore ouvert aux votes jusqu’au 6 février 2014.

O.E : L’histoire étant très courte, quels genres de films ont donc été sélectionnés cette année ?

C.L : Il y a essentiellement des fictions, dans la veine des courts métrages plus que des vidéos de podcasters ou de webséries que l’on trouve sur Youtube ou Dailymotion. Il y a un peu d’animation, et même une comédie musicale.

O.E : De ces 50 films, on peut dégager des sujets des tendances de sujets traités ?

C.L : Pour être honnête, les films sont plutôt noirs, dans tous les registres des sujets de société à un humour un peu gore ou de gangsters, certains évoquent la peur, d’autres la loose, notamment dans les couples.
Mais il y a des films très touchants comme celui d’un jeune, qu’on voit filmer sa grand mère atteinte d’Alzheimer. Elle s’effraie dans l’ascenceur, en prenant son propre visage pour celui d’une méchante femme, son petit fils lui dit que si elle sourit, le visage d’en face va lui sourire aussi, et comme ça, il réussit à la calmer alors qu’elle se sourit à elle même.

O.E :  Est ce qu’il y a des spécificités à tourner avec un téléphone portable, comme il y en a eu avec une caméra super 8 ou aujourd’hui avec une Go pro ?

C.L : Oui, je crois, le téléphone est une caméra de l’intime, du proche, d’un usage très grand public. C’est la caméra du plan séquence, sans montage. Les films du festival sont évidemment plus réalisés que ce que nous filmons en tant que spectateur de nos vies. Sur un autre sujet, les vidéos prises par le téléphone servent aussi l’information, apportent des témoignages imparables, c’est ce qu’on a vu pendant le printemps arabe notamment, vidéos qui ont souvent été réinjectées dans des JT mais aussi dans des grands documentaires.

Le Mobile film festival est donc encore ouvert aux votes du public sur le site et son application, une bonne façon de voir des nouvelles formes de création audiovisuelle.

 

« Photo de classe », le webdoc sur la diversité à l’école – Chronique France Info du 26 décembre 2013.

« PHOTO DE CLASSE », un webdocumentaire de TV5 Monde sur la diversité à l’école, présenté dans «Histoires connectées» du jeudi 26 décembre 2013 (REVOIR LA DATE), la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.

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La chronique écrite : 

Claire Leproust : « Photo de classe », c’est un joli travail documentaire très frais qui se passe dans une classe de CE2 dans une école du 18 ème arrondissement de Paris où beaucoup d’élèves ont des parents qui ne sont pas nés en France. Pendant l’année scolaire 2012-2013, leur institutrice les a fait travailler sur leurs origines et l’histoire de leur famille.

Au début de l’année, l’institutrice met en place différents ateliers avec les enfants, le premier atelier consiste à raconter d’où chacun vient. On les voit aussi découvrir dans un autre atelier les langues parlées à la maison, chaque enfant devant faire deviner aux autres la signification d’un mot qu’il écrit à la craie sur le tableau noir.

Olivier Emond : Là où ce projet « Photo de Classe » prend vraiment son sens, c’est quand l’institutrice se rend compte que souvent les enfants ne connaissent pas bien l’histoire de leurs parents et pourquoi ils ont immigré en France. 

C.L : Chaque enfant a dû aller interviewer ses propres parents, comme un pro, on voit l’enfant derrière une caméra sur pied, un casque pour le retour du son, les parents assis en face. Par exemple, quand ce petit garçon demande à son papa venu de Guinée pourquoi il n’était pas allé à l’école, son papa lui apprend qu’il était l’aîné et qu’il devait garder le bétail. Une autre petite fille apprend que sa maman a connu la guerre en Iran et qu’elle n’est jamais rentrée de ses vacances en Europe à cause de la République islamique établie en 1979. Une autre mère venue du Portugal évoque elle la honte qu’elle ressentait parce que sa propre mère ne parlait pas bien français et qu’elle n’osait pas dire qu’elle était gardienne.
Et cette belle séquence des retrouvailles à l’aéroport racontée par une maman venue de Moldavie comme son mari.

O.E : Après avoir fait ce travail individuel et collectif avec la classe sur leurs origines, les enfants vont être invités par leur maitresse à discuter du racisme et de l’immigration et là ça donne des séquences savoureuses.

C.L : Oui il y a une scène où l’on voit deux enfants comparer leur couleur de peau, le plus noir des deux disant à l’autre qu’il n’est pas marron mais beige foncé et l’autre lui dit qu’il existe des peaux plus noires que la sienne, comme pour le rassurer. 

Avec cette dernière phrase « c’est pour ça qu’on a inventé le racisme, c’est pour que les humains se détestent sans se manger », on comprend qu’à 8 ans le racisme c’est absurde, qu’à cet âge dit de raison, il y a encore très peu de préjugés.

O.E : Est ce que ce webdocumentaire Photo de classe qui a rencontré beaucoup de succès auprès d’instituteurs et directeurs, pourrait s’étendre à d’autres écoles ?

C.L : Oui, d’abord parce qu’il a une vocation d’éducation dans le savoir-vivre ensemble, il faut rappeler qu’à Paris ou en Seine et Marne par exemple plus de 40 % des enfants ont un parent immigré. Et surtout, ce webdocumentaire a été conçu comme un outil mis gratuitement à la disposition des écoles, il suffit juste de s’inscrire sur le site.

Photodeclasse.org,  le webdocumentaire produit par l’agence Narrative a aussi été parrainé par Liliann Thuram. 

« Le Grand Incendie » – Chronique France Info du 19 Décembre 2013

« LE GRAND INCENDIE», un documentaire intéractif proposé par France Télévisions Nouvelles Ecritures, présenté dans «Histoires connectées» du jeudi 19 décembre 2013 (REVOIR LA DATE), la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info. 

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La chronique écrite : 

Olivier Edmond : Ce matin, on parle d’un sujet difficile avec ce film mis en ligne mardi sur le site de francetv.info puisqu’il est consacré à la mémoire de personnes qui se sont immolées par le feu dans un lieu public.

Claire Leproust : LE GRAND INCENDIE fait partie de ces films qui aborde avec une grande délicatesse 7 cas de suicides par immolation et nous invite à comprendre ce qui est plus que des faits divers. La realité est qu’en France, depuis 2011 une personne s’est immolée par le feu tous les 15 jours.

O.E : Toutes ces personnes se sont immolées dans des lieux publics, et toujours en lien avec une grande souffrance au travail ou lié au chômage, pourquoi Samuel Bollendorf et Olivia Colo, les auteurs, ont ils décidé d’aborder ce sujet ?

C.L : En faisant un parallèle avec l’immolation de Mohamed Bouazzizi en Tunisie qui avait déclenché la révolution tunisienne en 2010, les auteurs se sont interrogés sur le silence de la société française face à ces actes dont la presse a pu parler, mais restés finalement sans suite, comme dans une situation de non dit général. Pourtant ces actes sont tous liés a une grande détresse face au monde du travail, une hierarchie avec laquelle la communication, l écoute, la considération ne sont plus plus possible.

O.E:  Pourquoi les auteurs ont ils décidé de ne parler que d’immolation et non d autres formes de suicides qui pourraient être motivées par les mêmes raisons ?

C.L : Ils évoquent l’immolation sur des lieux publics parceque cette forme de suicide est un ultime acte contestataire, un message adressé aux institutions, à l’entreprise, à la société toute entière , et donc à nous tous.

O.E : Comment se regarde ce film interactif ?

C.L : C’est un film documentaire qui s’écoute plus qu il ne se voit même s’il y a 1 heure de vidéos. On se trouve face à deux paroles qui s’opposent,  deux courbes parallèles qui avancent un peu comme sur un électrocardiogramme . En choisissant la voix des institutions, on peut voir des archives comme la chasse à l’assistanat sous la présidence de Sarkosy,  les difficultés de Pôle Emploi suite a la fusion de l’Anpe et des ASSEDIC, le président de France Télécom Orange expliquant la marche forcée de l entreprise en pleine mutation. Sur l’autre courbe, on s’arrête sur les lieux de chaque immolation, un plan fixe et silencieux, comme une tombe ou l’on viendrait se recueillir, et les témoignages des proches, sans jamais rentrer dans l’intimité et la vie privée de ces personnes.

O.E : Un webdocumentaire grave pour cette fin d’année…

C.L : Oui, j ai hésité mais il faut le voir comme un message pour qu à tous les niveaux on pense un peu plus a écouter ceux qui sont en souffrance, il y a tellement de non dits dans les entreprises. L’emploi comme le non emploi sont des moments importants de la vie. 

 

« La marché d’après », 30 ans de combat pour l’égalité – Chronique France Info du 5 Décembre 2013

« LA MARCHE D’APRES », un webdocumentaire sur 30 ans de combat pour l’égalité depuis la marche des beurs en 1983, présenté dans «Histoires connectées» du jeudi 5 décembre 2013, la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.

Retrouvez la chronique radio à 6’13 ici ! 

La chronique écrite :

Olivier Emond : Peut être commencer par raconter comment vous avez découvert ce projet ?

Claire Leproust : Début 2013, j’étais interviewée dans l’hyper revue par Mathieu Beauval pour parler d’un prix que nous avions décidé de lancer en associant Capa, la chaîne toute l’histoire du groupe AB et la plateforme kisskissbank pour donner une chance à des jeunes  talents de réaliser leur projet documentaire. C’est comme ça que nous avons choisi « la marche d’après » présenté par 3 jeunes journalistes de 23 ans à peine sortis de l’école et qu’on leur a permis de réaliser leur idée.

Leur idée, c’était de parler de la marche, dont ils n’avaient justement jamais entendu parler.

O.E : Si le documentaire s’attache, lui,  à raconter sur 30 ans une histoire de l’immigration maghrébine en France, le webdocumentaire dont nous parlons ce matin propose de nous refaire faire le parcours des marcheurs de Marseille à Paris.

C.L : Le webdocumentaire propose de refaire le parcours des marcheurs de Marseille, Lyon, Strasbourg à Paris et de mettre en vis à vis, la situation en 1983 à celle d’aujourd’hui sur des problématiques comme le rapport à la police, l’urbanisme, la représentativité en politique et la question d’égalité et d’intégration.

Le webdoc s’ouvre sur Marseille, on aborde le thème de la police et des citoyens. En 1983, il y avait cette violence, des bavures policières souvent impunies et un jour, suite à une nouvelle agression d’un jeune français fils d’immigré, la décision de marcher, à la fois pour exprimer le ras le bol mais aussi, comme le dit ce prêtre, pour aller à la rencontre des gens sur les routes de France.

En 2013, les contrôles de police sont là dans les cités, ce sont des contrôles qui rassurent les habitants comme le dit une femme.

O.E : La politique de la ville est aussi abordée avec ces images de destruction de barres d’immeubles en 83 notamment aux Minguettes à Vénissieux près de Lyon.

C.L : Des images toujours impressionnantes de destruction de ces tours trop vite construites pour héberger des dizaines de milliers d’immigrés du Maghreb, venus travailler dans les usines de la région. La reconstruction de nouveaux immeubles un peu plus loin du centre et le départ des classes moyennes… 
En 2013, les cités sont là, avec une moindre mixité sociale, les difficultés scolaires, l’ascenseur social qui est en panne, et trouver un emploi est encore plus dur pour les jeunes et il faut le dire, encore quand leur nom sonne « arabe » ce que raconte dans le webdoc un jeune diplômé qui a commencé à recevoir des réponses à son cv quand il s’est donné un prénom qui sonnait français (de souche).

À Strasbourg, nouvelle étape, le webdoc aborde l’encore faible représentativité politique de la diversité qui a fait des progrès notables quand on compare 2013 à 1983 et enfin la question complexe de l’intégration et de l’égalité, quand la marche se culmine à Paris.

C’est la question du racisme et de l’inégalité qui a provoqué la marche, un acte pacifique et politique en 83, le webdocumentaire donne la parole à un sociologue, un rappeur, un ancien marcheur, l’ex patronne de radio heur. Tous parlent de l’évidence pour ces 3 voire 4èmes générations d’être français. L’islamophobie s’est développée depuis le 11 septembre, c’est évidemment une nouvelle forme de racisme.  Mais comme le dit ce sociologue, rien à voir avec la pratique religieuse de l’islam qui s’est développée notamment chez les jeunes comme un des éléments identitaires dont ils ont besoin. 

Le webdocumentaire est aussi très riche en animation pour raconter des anecdotes et données des chiffres clés. C’est la « marche d’après » réalisé Jenna Lebras, Lucas Roxo et François Hume et diffusé à l’adresse « lamarchedapres.com » et sur les sites du monde, de « Toute l’histoire » et de Capa.

 

« NO ES UNA CRISIS », la résistance madrilène – Chronique France Info du 26 septembre 2013

« NO ES UNA CRISIS », un webdoc diffusé par Mediapart sur la résistance des habitants de Madrid face à la crise économique qui sévit depuis 2008, présenté dans «Histoires connectées» du jeudi 26 septembre 2013, la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.

Retrouvez la chronique Radio à 5’08 ici !

La chronique écrite :

Claire Leproust : C’est un excellent webdocumentaire réalisé par Fabien Benoît et Julien Malassigné,  qui a commencé avec le mouvement des indignés le 15 Mai 2011 sur une impulsion de journalistes : aller voir sur le terrain ce qu’était se passait à Madrid.

Ils ont filmé ces centaines de milliers de gens, tous descendus pour dire non à la « dictature des marchés » et ses conséquences sociales. Ils ont surtout été impressionnés par ce mouvement pour une nouvelle démocratie citoyenne, sans hiérarchie et pacifiste. Revenus à Paris, aucune chaîne ne s’intéresse à leur projet, ils récoltent 10 000 euros de dons sur Kisskissbanbank et décident alors de repartir à Madrid.

Olivier Emond : Pendant 2 ans, ils vont observer les conséquences de la politique d’austérité et de désendettement des banques, notamment dans l’immobilier.

C.L : Oui, Il y a eu en Espagne une énorme bulle immobilière, un banquier raconte qu’en 2007 la construction de maisons et d’appartements a été égale à l’ensemble des constructions qui ont été faites en France, en Allemagne et en Angleterre. Quand la bulle a explosé, beaucoup de gens n’ont pas pu rembourser leur emprunt immobilier et les banques se sont retrouvées avec des dettes colossales à recouvrir.
C’est plus de 500 000 personnes qui ont été expulsées de leur logement.

O.E :  Les habitants à Madrid se sont mobilisés pour lutter contre les banques et essayer de bloquer les expulsions.

C.L : Parce que ce sont des situations dramatiques pour les familles de cadres, d’employés comme de chômeurs,  un collectif né dans le sillage du mouvement des indignés, la PAH, lutte jour et nuit contre les expulsions. Il y a cette solidarité dans les quartiers, les voisins descendent dans la rue pour empêcher une expulsion. Le collectif fait aussi pression sur le gouvernement et les banques pour que les gens puissent ne pas se traîner une dette à vie et rendre leur logement contre un effacement total de leur dette.

O.E : Comment regarder ce webdocumentaire ?

C.L : C’est un webdocumentaire très riche avec beaucoup de personnages Madrilènes, mais aussi des sociologue, journaliste, professeurs, banquiers, meneurs de mouvements … La réalisation est libre, très variée avec des diaporamas de photos, des interviews avec une belle lumière, des reportages qui libèrent la parole, des dessins. Il y a en tout 3 heures de programmes qui peuvent se regarder en choisissant des thèmes via une interface où les thèmes sont illustrés par des bâtiments de la ville. 
Du Mirage avec la bulle immobilière, au Sacage avec les réductions budgétaires à l’université, l’hôpital, les médias publics, la Révolte qui revient sur le mouvement des indignés mais aussi la résistance des personnes âgées et de ce dessinateur extraordinaire El Roto d’El Pais, enfin de No future qui parle de l’avenir des jeunes, de la fuite, d’humour et même de la Liga.

J’ai adoré ce dessin d’un grand monsieur qui s’appelle El Roto pour El pais qui montre deux chefs d’entreprises de dos, l’un disant à l’autre « je dois encore réduire les coûts, je vais délocaliser ma conscience »

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Les deux webdocs consacrés aux Roms – Chronique France Info du 4 octobre 2013

« La valse des Roms » et « La vie à sac », deux webdocumentaires qui parlent des Roms, tous les deux associés d’organisations humanitaires ; le Secours Catholique et Amnesty international pour l’un, et Médecins du Monde pour l’autre, c’est dans «Histoires connectées» du jeudi 4 octobre 2013, la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.

Chronique radio indisponible pour le moment.

Chronique écrite : 

Olivier Emond : Comme Internet est un média d’expression libre, ce n’est pas étonnant si on y trouve des films qui racontent la vie des Roms sur le terrain, indépendants de l’actuelle sur-politisation qui vise ces 17 000 Roms en France, tous citoyens européens : 

Claire Leproust : Les problèmes qui se posent sont multiples et compliqués mais ces deux webdocumentaires aident à casser les préjugés, et à mieux comprendre que les solutions sont sociales et que les politiques doivent comprendre ça. 
Parce qu’au fond, ça choque tout le monde de voir des gens vivre dans des bidonvilles ou des caravanes de fortune, et dans une grande pauvreté, ça fait peur.

O.E : C’est en voyant des films comme ceux-là qu’on peut aussi se faire une autre opinion sur les Roms ?

C.L : Oui je crois, dans le premier webdocumentaire « La valse des Roms » qui vient tout juste de sortir, diffusé sur les sites du Secours Catholique et de France Culture, on va suivre des histoires de Roms qui vivent depuis dix ans en France et qui aspirent à s’intégrer et avoir plus de confort.

C’est le cas de cette femme Adela, elle explique dans un français très correct qu’elle cherche, qu’elle veut un travail, mais sans papiers, c’est très dur. Elle avoue qu’elle est parfois obligée de faire la manche, que c’est la honte… Il y a surtout l’école à Viry-Châtillon pour ses enfants, qui est un réel espoir, mais à cause des expulsions, ils manquent parfois l’école.

Des jeunes bénévoles d’associations interviennent sur les campements pour du soutien scolaire auprès des enfants. C’est utile et  ça créé du lien. Le directeur du secours catholique de l’Essonne est très impliqué, il dit clairement que les expulsions ne résolvent pas les problèmes, mais qu’elles apportent de la misère à la misère.

O.E : Dans le deuxième webdocumentaire « La vie à sac » sorti fin 2010 pour les 30 ans de Médecins du Monde, l’organisation voulait faire connaître son action en France auprès de personnes vivant en grande précarité, parmi lesquelles des familles de Roms.

C.L : Oui, ce webdoc a été produit par Capa, on a confié à la cinéaste Solveig Anspach et la photographe Diane Grimonet, la mission de faire un film après avoir passé plusieurs jours dans un petit campement de Roms à Nantes.

On découvre l’histoire de Diktatora, une femme de 39 ans, mère de 7 enfants. Elle est arrivée en France parce que l’un de ses enfants était malade, on lui a dit que là on pourrait le soigner. Les conditions de vie au campement sont très rudes. Le seul moment où on voit un sourire et un regard lumineux chez cette femme, c’est quand la cinéaste capte cet instant où elle dit en roumain : « si on pouvait nous trouver un endroit, pour qu’on puisse rester à Nantes, en sécurité, une place pour nous, quelque chose de mieux, ce serait comme le jour de mon mariage avec le père de mes enfants. Je serai la femme la plus heureuse du monde ».

O.E :  Alors quel est le rôle et la position de Médecins du Monde à l’égard des Roms ?

C.L : Jean François Corty de de MDM raconte que des équipes mobiles vont sur le terrain dans 6 grandes villes en France et assurent 4000 consultations par an. Il raconte que les conditions sanitaires se dégradent et sont même dramatiques notamment à cause du manque de soins, de vaccination pour les enfants, de suivi des femmes enceinte . Elles se dégradent d’autant plus que les expulsions sont de plus en plus fréquentes. MDM intervient pour les soins, mais apporte aussi de l’eau potable, des sacs de couchage et surtout participe à des actions de médiation sociale, de lien avec les mairies ( comme celle active de Bordeaux ) et d’autres associations qui aboutissent à des résultats vraiment positifs pour la santé mais aussi l’accès à l’école, un début d’intégration et de stabilisation.

O.E :  Comment s’engager si on veut participer à lutter contre la précarité notamment en période de crise économique, notamment cette des Roms ?

C.L : Il y a plusieurs façons : rejoindre des associations locales en tant que bénévoles et aussi faire des dons directement sur les sites de Médecins du Monde ou du Secours Catholique, c’est vraiment utile.

O.E :  Allez voir et partagez sur vos pages Facebook ou Twitter les deux webdocumentaires : « La vie à sac » sur le site de Médecins du monde et «La valse des roms» sur ceux du secours catholique et de France Culture.

Revue de presse :  Article de Libération, interview de Mickael Guet

« LA GARE DU NORD », une immersion dans la gare – Chronique France Info du 5 septembre 2013

« La Gare du Nord », un webdoc qui vous plonge au coeur de la Gare du Nord, présenté dans «Histoires connectées» du jeudi 19 septembre 2013, la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.

Retrouvez la Chronique Radio à 5’40 ! 

La chronique écrite : 

Claire Leproust : Ce webdocumentaire Garedunord.net propose une immersion dans la gare du nord, cette grande ville de passage qui draine un demi million de personnes par jour.
Dès la home, on vous invite à passer dans des lieux d’accès comme le hall, le parvis, les Grandes lignes, le RER, et le Transilien et ce, à des moments différents du matin, du jour et du soir. 

L’expérience que vous allez ressentir,  c’est exactement la sensation qu’on a tous quand on attend dans une gare, et qu’on regarde les gens, qu’on est sensible à tous les bruits, qu’on se met à imaginer la vie des autres, et tout cela bien sûr est éphémère.

Une des originalités de ce webdoc, est qu’il accompagne la sortie du film Gare Du Nord réalisé par Claire Simon. On y retrouve les histoires issues de son travail d’enquête, dont elle s’est inspiré pour donner du réalisme à son film avec Nicole Garcia et François Damien.

Les personnages rencontrés sont ceux qui travaillent, passent du temps, s’y retrouvent et juste passent.
Il y a cette femme, elle est « Madame Pipi », elle joue le rôle d’une assistante sociale : elle raconte qu’elle donne des conseils à de jeunes drogués rencontrés dans les toilettes. Elle est heureuse de savoir que certains l’écoutent, elle dit aussi que les clochards qui la reconnaissent l’appellent « maman ».

On suit aussi un vieil homme déhanché qu’on voit là, il passe ses journées dans un photomaton  « juste parce que c’est Son coin »

Il y a aussi cette jeune femme kabyle qui travaille dans un magasin de bijoux , « là bas on a mal nul part, ici quand on arrive, on a mal partout ! ». 

Une anglaise qui explique que son mari est parti observer les trains parce qu’il note tous les numéros des train « un passe temps très anglais ». 
Ces jeunes de la cité – Ces amoureux d’à peine 18 ans qui viennent de la tour Eiffel.
Cette grand mère à Amsterdam  qui visite le musée Van Gogh et la maison d’Anne Frank…

Pour participer : Le webdoc vous invite à raconter vos anecdotes personnelles… si vous passez souvent par la Gare du Nord, vous en aurez sûrement, c’est sur magaredunord@gmail.com et vos photos sur Instagram #magaredunord !

Prenez le temps de le regarder sur votre ordinateur ( Personnellement je n’ai pas réussi sur mon ipad et iphone). Ça fait du bien de se retrouver dans le ventre de cette baleine ferrovière…  avant d’être recraché !

Ce webdocumentaire a été produit par les films d’ici, avec une jeune société de webdesign de Bordeaux « Once upon » et FRANCE 3 IDF et nouvelles écritures.