« LES CARDINAUX », 4 courts métrages sur les 10 dernières minutes avant la fin du monde sur le site des InRocks, présentés dans «Histoires connectées» du jeudi 24 octobre 2013, la chronique dans l’Hyper revue de presse d’Olivier Emond avec Fabienne Sintes, tous les jeudi à 9h15 sur France Info.
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La chronique écrite :
Olivier Emond : Ces courts métrages de 10’ chacun, c’est d’abord l’idée de jeunes réalisateurs qui assument de faire du cinéma sur le web.
Claire Leproust : Oui ils sont 4, ils se sont tous croisés à la Femis, ils sont très différents, mais partagent l’envie de faire tous les 6 mois des films totalement libres autour d’un thème commun. Et leur terrain de liberté c’est l web.
L’un, Simon Bouisson, s’est fait repérer il y a trois ans pour avoir proposé comme projet de fin d’année un webdoc «les communes de Paris» sur le Grand Paris. Ça a l’air de rien comme ça, mais dans une école comme la Femis qui est L’école du Cinéma et qui s’était à peine ouverte aux séries télé, il faut quand même avouer que Simon a eu du culot de proposer un projet sur le web. Simon a continué de travailler dans les nouvelles écritures où le spectateur joue un rôle.
Le 2ème est Akihiro Hata, il est né au Japon et est arrivé à Paris pour ses études. Il est passionné par le dessin et l’écriture, sa double culture est un moteur de création.
Le 3ème est Ambarish Manepalli, d’origine indienne, il a grandi aux Etats Unis, a étudié à l’université Columbia et est venu à Paris. À 33 ans il est presque le papa de la bande.
Le 4 ème est Ludovic Zuili, c’est le vilain petit canard du groupe, il a un BTS et n’a pas fait la Femis, la classe quoi !
Ce sont eux les Cardinaux, chacun représentant le nord, le sud, l’est et l’ouest.
O.E : Pour leur première série, les Cardinaux ont choisi le thème de l’apocalypse.
C.L : En retard sur les prévisions de Nostradamus, chaque film offre un regard très singulier sur des histoires presque ordinaires et tranquilles pour un moment qui, il faut l’avouer, l’est quand même très peu : les dernières 10 minutes à vivre !
Sur une musique du Barbier de Séville, on voit marcher sur les rails d’un chemin de fer de jeunes amoureux, tous les deux des religieux habillés en soutane, très zen et très cools. Ils sont rejoints par le frère, lui aussi en soutane et ont manifestement décidé d’aller fêter la fin du monde. Sur le chemin, il rencontre un homme assez stressé qui demande l’absolution.
Ils le bénissent et vont continuer leur chemin car il est évidemment hors de question, je cite «de foirer la fin du monde» !
Le film d’Ackhiro est loufoque, «quelque part à l’est de Paris» on voit une équipe de tournage en train d’installer une caméra sur un toit d’immeuble pour filmer le passage de la météorite. Le réalisateur qui dirige l’équipe est un japonais un peu taré et aveugle enfin, pas tout à fait…
Deux garçons vont se disputer pour être amoureux de la même fille mais il n’y a aucune angoisse de mourir dans l’équipe concentrée à tourner la séquence.
Le film de Ludo «Fury», c’est l’histoire d’un jeune qui joue au bowling sur sa Wii, il ne croit pas du tout à la fin du monde, une jeune fille vient frapper à sa porte, elle lui dit qu’elle peut dévier la météorite. Comme dans un jeu, un méchant américain arrive et veut l’en empêcher, la fille demande au garçon de l’aider
La dernière histoire est «Max» d’Ambarisch, un garçon assez nerveux frappe à la porte d’un appartement, il vient retrouver son amour d’enfance, un copain qui maintenant vit en couple avec un autre. C’est le seul film où on sent une angoisse, un refus de mourir, mais toujours la nécessité d’être aimé.